La journée s’était bien déroulée au travail. Pas de grosses arrestations mais au moins aujourd’hui, elle n’avait pas eu à sortir son arme à feu. Bien qu’elle soit flic, le moins elle avait besoin de se servir de son arme, le mieux elle se portait. Certes, elle n’hésite pas à s’en servir si cela est nécessaire. Ayant pu finir plus tôt afin de faire une petite surprise à son cher et tendre, elle rentra sous un beau soleil dans leur petite demeure. Elle entra en faisant le moins de bruit possible pour qu'il ne se doute de rien. Un instant, elle crut qu'il n'était pas là, tout était tellement silencieux. Jusqu'à ce que... Quelques petits rires qui semblait provenir de l'étage de leur duplex. Elle fronça les sourcils, intriguée et monta l'escalier. Les rayons du soleil filtrait a travers le voilage des fenêtres de leur chambre. Une chambre épurée tout autant féminine que masculine puisqu'il s'agissait d'une pièce qu'ils partageaient totalement. Elle pensait que celle-ci n'appartenait qu'à eux. Apparemment, elle avait eu tord. Le poids de la bague qu'elle avait dans sa poche devint étrangement de plus en plus lourd alors qu'elle voyait ce qu'il se tramait dans son lit. Des bras qui n'étaient pas les siens enlaçant, caressant son amoureux. Des lèvres qui n'étaient pas les siennes se collant aux siennes. Elle était totalement confuse face à ce que ses yeux voyaient. Il en embrassait une autre. Il en aimait un autre? Comment pouvait-il? Alors qu'elle avait découvert l'une des plus belle nouvelle peu de temps avant. Alors qu'elle avait décidé aussi qu'il était sans doute temps qu'elle lui fasse sa demande.
J'attends un bébé. Épouse-moi. Voilà les mots en gros raccourci qu'elle avait prévu de lui dire. (Le tout d'une façon beaucoup plus romantique et préparée bien évidemment). Mais à cet instant, les seuls mots qui sortirent sans qu'elle ne s'en rende tout à fait compte était
« Espèce de salaud ». Sa main monta à sa bouche remarquant qu'elle avait émis un son. Et leurs regards se croisèrent. Elle fit volte face, dévalant les escaliers. Reuben la suivit en enfilant tant bien que mal son caleçon.
« Siran! » Elle n'avait pas trop la force de courir. Elle ne faisait que les cents pas dans le salon, jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à lui. S'arrêtant un instant, la plus jeune Chomsky le regarda puis laissa échapper la plus grosse baffe qu'il avait dû avoir dans sa vie.
« Je l'ai méritée celle-là. » dit-elle, sa main sur sa joue qui ne tarda pas à prendre une couleur écarlate.
« Merde Reuben. Qu'est-ce que t'as fait? Tu croyais quoi qu'un jour j'allais débarquer et oh mais un plan à trois pourquoi pas non? » Les larmes lui montaient aux yeux, mais elle ne voulait pas craquer devant lui. La colère s'entendait dans sa voix, tout comme une certaine déception.
« Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu me fasses ça? Je croyais qu'on était bien ensemble. » Elle continuait de marcher, de bouger. Il ne fallait pas qu'elle reste immobile. Et puis son côté flic commençait à prendre le dessus.
« Depuis combien de temps ça dure? Où tu l'as rencontrée? Tu l'aimes?? » De multiples questions fusaient dans son esprit et sortaient tout aussi rapidement de sa bouche.
« Il faut que tu te calmes pour qu'on en discute chérie. » Elle se stoppa net. Son regard était noir alors qu'elle se rapprochait de lui, levant un doigt pour lui dire de faire attention à ses paroles.
« Tu oses me dire de me calmer après ça? Tu oses m'appeler Chérie après ça? » Les mots passaient entre ses dents serrées.
« Sors d'ici. SORS D'ICI TOUT DE SUITE. ET TA POUFFIASSE TU LA PRENDS AVEC TOI! » Elle n'avait jamais autant élevé la voix. Siran poussa son compagnon, qui se transformait en ex vers la porte, jusqu'à ce que sa nouvelle conquête face son apparition en haut de l'escalier. Elle semblait plutôt amusée par la situation. Elle l'attendait sans doute depuis des lustres. La jeune femme blessée prit alors conscience d'une chose. Elle attrapa sa veste et dit
« Finalement, reste ici, c'est moi qui m'en vais. Je ne pourrais jamais plus dormir dans ce lit. » Et elle claqua la porte sans se retourner. Elle ne pouvait pas croire qu'il avait fait ça dans leur lit. Dans leur intimité. Elle le détestait tellement pour ça. Mais le pire, c'est que ce salaud allait être le père de son enfant.